Protection des salariés aux ondes wi-fi

Les ondes wi-fi sont-elles dangereuses pour la santé des travailleurs ? En l’état des connaissances et à quelques exceptions près, pas vraiment, répond l’INRS. Il n’empêche : la prochaine transposition d’une directive européenne (directive européenne 2013/35/UE) contraindra bientôt les employeurs à ouvrir l’œil sur le sujet.



Quels effets les ondes wi-fi peuvent-elles avoir sur la santé des travailleurs ?

Les effets sur la santé des ondes électromagnétiques hautes fréquences telles que le wi-fi sont essentiellement thermiques.

Elles peuvent provoquer des échauffements du fait de l’accumulation d’énergie dans le corps. Cette accumulation – le DAS, ou débit d’absorption spécifique – est mesurée en watt par kilogramme. Plus le DAS est élevé, plus des problèmes peuvent se poser pour la santé.

Sur les lieux de travail, dans la mesure où il est recommandé d’installer la borne wi-fi à plus de 2 mètres de hauteur, même une personne d’1m80 est dans ce cas exposée à un DAS largement inférieur au DAS moyen maximal (soit 0,4 W/kg pour l’ensemble du corps).
La valeur de l’exposition diminue rapidement dès que l’on s’éloigne de la borne ou de l’antenne wi-fi.


Lors de la parution des textes de transposition, que devra faire l’employeur concerné par l’utilisation du wi-fi dans ses locaux ?

Il lui faudra se reporter au guide de bonnes pratiques pour la mise en œuvre de la directive européenne 2016/35/UE. Au chapitre 3.2 du guide sont recensés les différents types d’équipements susceptibles d’émettre des radiofréquences. On y liste aussi les différents types de travailleurs : ceux dits sans risques particuliers, ceux qui présentent un risque particuliers sans être porteurs d’implant actif, et ceux qui portent un implant actif type pacemaker.

L’employeur doit regarder quels équipements le concernent et par quels types de travailleur il a dans son entreprise. Concernant le wi-fi, pour les deux premières catégories de travailleurs, le guide estime qu’aucune évaluation n’est requise.

En revanche, concernant les employés avec un implant actif, s'il est fait usage du wi-fi, il faut procéder à une évaluation.


Comment faire pour mesurer l’intensité des ondes wi-fi et donc l’exposition de ces salariés ?

L'employeur n’a, en général, pas les moyens de faire ces mesures. Il peut faire appel au centre de mesures physiques de la Carsat et faire une demande pour qu’elles soient réalisées au poste de travail. Ensuite, les résultats des mesures seront comparés aux VA (valeurs déclenchant l’action) qui apparaissent dans l’annexe 3 de la directive.
S’il y a dépassement, l’employeur doit prendre des mesures. Par la suite, dans le document unique, en cas de présence de systèmes wi-fi, on indiquera si des salariés sont porteurs d’implants actifs et s’il y a eu une évaluation.


Quels sont les salariés qui peuvent encourir un risque ?

Il s’agit de ceux qui portent un implant actif (alimenté par une pile), un pacemaker par exemple, une valve cérébrale ou un implant cochléaire, pour qui un champ électromagnétique trop intense peut provoquer des dysfonctionnement sur ces appareils. Le problème de l’employeur, c’est qu’il n’est pas forcément informé de la présence de travailleurs avec des implants dans ses locaux.

Le médecin du travail, en général, connaît ces personnes.
Il y a aussi les personnes dites électrosensibles, qui font par exemple des malaises dus selon eux à la présence d’un dispositif wi-fi. Le lien n’est pas avéré entre ces malaises et les champs électromagnétiques mais leur mal-être doit être pris en compte. Si elles peuvent être changées de bureau par exemple, il ne faut pas hésiter à le faire.



Quelles valeurs limites respecter?







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